Face aux sanctions américaines de ne plus utiliser des composants issus de sa technologie, Huawei a compris qu’elle va devoir se réinventer pour continuer d’exister. Elle y parvient et même à grands pas. La dernière en date, elle serait en train de préparer une puce de pointe IA appelée Ascend 910C capable de concurrencer les GPU accélérateur Nvidia H100.
L’accélérateur H100 de Nvidia n’est plus livré à la Chine
La guerre technologique entre la Chine et les États-Unis a entrainé Huawei dans le sillon des sanctions depuis déjà quatre ans. Interdit des technologies américaines, Huawei s’est retrouvé dans une situation difficile où elle est obligée de concevoir elle-même certains composants à défaut de trouver des fournisseurs chinois.
C’est le cas avec l’accélérateur H100 de Nvidia dédié à l’IA qui est un GPU conçu pour le secteur professionnel composé de 80 milliards de transistors gravés en 4 nm. Une véritable prouesse technologique qui a propulsé Nvidia au-devant de la scène comme l’une des entreprises Tech les plus côtés en bourse.
Or, cette puce contient les technologies américaines et Washington a donc incité Nvidia de ne plus vendre les vendre aux acteurs chinois. À la place, Nvidia commercialise à l’Empire du milieu des puces H20 dont la puissance de calcul est fortement réduite par rapport aux puces H100.
Dépourvu de cette puce stratégique pour entraîner ses serveurs IA, Huawei a décidé depuis quelque temps d’investir massivement dans la conception d’une puce IA, Ascend 910C capable de rivaliser avec l’accélérateur H100 de Nvidia. Le Wall Street Journal en citant plusieurs sources chinoises indique que plusieurs grosses entreprises dont ByteDance, la société mère de TikTok, Baidu et China Mobile sont très intéressées et souhaitent l’acquérir.
Un enjeu géopolitique pour dominer le marché de l’IA
Les semi-conducteurs avancés basés sur l’IA sont devenus un véritable enjeu géopolitique dans le monde, cristallisant la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine. La véritable question à se poser ici est la finesse de gravure de cette puce IA de Huawei. On sait que la Chine, bien qu’elle ait considérablement avancé, peine toujours à parvenir à une gravure fine de 3 ou 4 nm.
On reconnaît néanmoins qu’elle est parvenue avec le fondeur chinois SMIC à graver des puces de 7 nm. Huawei est parvenu grâce à cette prouesse à renouer avec le succès dans la vente de ses smartphones 5G en Chine. Alors, comment la Chine parvient-elle alors à concevoir des puces IA comme celle appelée Ascend 910C ?
Il faut comprendre que les industries de pointe chinoise ont vite appris et même très vite à la stupeur des occidentaux. Privé des machines de lithographie pour fabriquer des puces fines, la Chine a fait le choix d’utiliser celles encore disponibles au-delà de leurs capacités, mais avec une production faible.
Par ailleurs, les entreprises chinoises ont le soutien de leur gouvernement. La bataille technologique sur l’IA s’annonce rude et les pays qui auront pris de l’avance seront ceux-là qui vont rabattre les cartes du commerce de demain. Pour l’instant, c’est la Chine et les États-Unis qui ont pris la tête du peloton, l’Europe est encore à la traine malgré ses investissements sur les semi-conducteurs.