Le géant de la technologie chinois Huawei a dévoilé des plans ambitieux pour remplacer Windows par sa propre solution HarmonyOS. Il s’agit d’une décision audacieuse qui pourrait changer la position des PC sur le marché. On peut comprendre cette décision par le fait que l’entreprise chinoise veut se désolidariser de ce qui comporte comme technologie occidentale et surtout américaine.
Les traces de code Android seront supprimées avec Harmony OS Next
Harmony OS est un système d’exploitation conçu par Huawei et compatible avec de nombreux appareils, allant des téléphones mobiles, des objets connectés aux ordinateurs. Elle vise avant tout à établir un écosystème unifié où les appareils interagissent entre eux de façon transparente. Cette latitude à avoir un même écosystème n’est possible qu’avec Apple et ses différents produits.
Sur Windows, on en est encore à des balbutiements avec « Mobile Connecté » pour faire le lien entre son smartphone et son PC portable. Quelques fabricants comme Samsung veulent suivre le pas d’Apple, mais tous sont encore trop loin des capacités d’Apple, seul à intégrer de manière fluide les différents OS que sont iOS, macOS, iPadOS, watchOS.
Alors, Huawei va-t-il réussir où beaucoup ont presque échoué ? Rappelons qu’Harmony OS a été lancé en 2019, et aujourd’hui, le système est devenu très populaire en Chine. Son ambition est de faire en sorte que les traces de code Android soient supprimées dans la dernière version d’Harmony OS Next.
On peut donc se poser la question, pourquoi Hauwei va-t-il décider de mettre en place HarmonyOS comme système d’exploitation autonome ? La Chine a l’ambition de réduire sa dépendance à l’égard des technologies occidentales et de créer un écosystème indépendant. L’État chinois a même décrit HarmonyOS comme un choix populaire pour l’indépendance technologique du pays. Ce projet est donc largement soutenu par le gouvernement. Mais qu’en est-il dans les faits ?
Harmony Next n’a de sens que sur le marché chinois
Les projets ambitieux de Huawei ne sont peut-être pas couronnés de succès. Plusieurs raisons expliquent cela. D’abord, même si Huawei a fait de gros investissements dans HarmonyOS Next, il est peu probable que le système puisse rivaliser la popularité de Windows ou d’Android. Le système n’est pas soutenu par les développeurs et les créateurs de jeux, ce qui le rend moins attractif pour les consommateurs.
Les plateformes concurrentes restent limitées quant à la disponibilité des applications et des services sur HarmonyOS. Il est impossible d’envisager un succès en Europe ou dans d’autres parties du monde en raison des facteurs géopolitiques.
Autre point à souligner, des marques chinoises de renommée internationale ne soutiennent pas forcément le projet de Huawei. Lenovo n’a pas manifesté d’intérêt pour l’adoption de HarmonyOS à son début. Le marché chinois des PC est largement détenu par Huawei (environ 10 % des 40 millions d’ordinateurs vendus chaque année en Chine), donc les projets visant à remplacer Windows par HarmonyOS Next ne peuvent réussir que dans ce pays.
Alors, on peut bien conclure qu’il est possible pour Hauwei de renoncer à Windows uniquement sur son marché intérieur en Chine, mais cela sera très difficile à faire en dehors.
